Jui
03

7 jours - Deon Meyer


Auteur : François

7 jours - Deon Meyer

L’enquête sur le meurtre de la jeune et belle avocate d’affaires Hanneke Sloet n’aboutit que sur des impasses. Pas d’indice, pas de suspect, pas de mobile. Une semaine après l’assassinat, un mystérieux corbeau adresse une série d’emails, accusant la police de compromission, et menaçant d’abattre chaque jour un policier. C’est la panique à bord des services de police de la ville du Cap. Un « Hawks », surnom donné aux membres du prestigieux département d’enquêtes criminelles, Benny Griessel est chargé de relancer les investigations, avec obligation de résultats. Point à point il reprend les éléments de l’investigation, en y mettant tout son talent et toute son énergie. Il reconnait par ailleurs la qualité du travail jusqu’alors réalisé. Malgré cela l’enquête s’enlise. 

De son côté le corbeau met ses menaces à exécution. Il tire sur un policier. Le blesse. Devenant ainsi un sniper. Ses menaces, inspirées de versets de la bible, font craindre un illuminé. La pression exercée sur les enquêteurs atteint un paroxysme, d’autant plus difficile à supporter que la presse s’empare du sujet accordant un capital sympathie au tireur. Benny Griessel, entame une course contre la montre. Il décortique la vie privée de la victime. Sa vie professionnelle est également passée au crible. Sloet travaillait sur une transaction BEE, Black Economic Empowerment, politique de transformation raciale de l’économie. Des milliards de rands y sont en jeu, avec rachat de partds d’entreprises dans le très rentable secteur des minerais. N’y aurait-il pas là l’amorce d’une piste ?
C’est le fil ténu que le Hawk va tirer, tentant difficilement de reconstituer un scenario crédible. Dans ce roman sud africain, Deon Meyer met en scène un policier fragile, mélange d’ancien alcoolique et d’homme séparé, à la vie de famille dissolue. Attachant et tenace, à la limite des sentiers battus, cette image de flic renvoi un peu à Wallander de Henning Mankell. L’intrigue est intéressante. Les difficultés de l’enquête ne nuisent pas à la trame narrative, qui décrit un pays en construction, où la barrière des langues n’est pas le plus petit des obstacles.