Froid Mortel, Johan Theorin
Auteur : François
En 2010 Pau fêtait la Suède, au travers du bicentenaire de l’accession de Bernadotte au trône du pays. Le salon du polar, d’un Aller Retour dans le Noir, avait rebondi sur cette thématique. Des auteurs suédois furent sollicités ; deux d’entre eux participèrent au salon : Kjell Eriksson et Johan Theorin.
Quand je rencontrais Johan Theorin à cette occasion, il avait publié deux romans en français : L’heure trouble et L’écho des morts. Je les dévorais avec appétit tant les histoires racontées m’emportaient avec leurs intrigues bien ficelées.
C’est évidemment avec avidité que je m’embarquais dans la lecture de ce quatrième opus qui voit l’auteur abandonner son île fétiche d’Oland. Théorin plante son décor dans une crèche adjacente à un ténébreux hôpital psychiatrique. Des sujets particulièrement dangereux y sont traités. Cette crèche ou école maternelle en Suède est reliée par un souterrain à l’établissement psychiatrique, tel un cordon ombilical. Car il s’agit là de permettre aux malades, et à leurs enfants d’entretenir un lien fondamental, destiné à préserver leur peu d’humanité résiduelle.
Jan Hauger vient de se faire recruter en qualité de puéruculteur à la crèche. Il est notamment chargé de conduire et de ramener les enfants dans le souterrain. Lui n’ayant aucun droit d’accéder à l’espace psychiatrique.
Mais quels sont les intérêts inavouables qui le poussent à vouloir pénétrer dans cette forteresse bien gardée ? Progressivement les secrets de ses collègues vont se dévoiler, une vie nocturne inquiétante apparaît.
Si la première partie de ce roman parait longue, c’est que Théorin y construit son univers, son ambiance, au travers de blash backs focalisant sur les failles de Hauger. Et c’est pour mieux dérouler la pelote qui entraîne le lecteur sur un rythme croissant vers une fin haletante. Un point fort du livre ? Theorin met le doigt sur la fragilité du psychisme de son personnage et nous renvoie à nos propres fissures. Terriblement inquiétant.
Froid Mortel de Johan Theorin aux éditions Albin Michel