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La fille de mon meilleur ami - Yves Ravey


Auteur : Christian

La fille de mon meilleur ami - Yves Ravey

« Avant de mourir à l'hôpital militaire de Montauban, Louis m'a révélé l'existence de sa fille Mathilde dont il avait perdu la trace. Il savait seulement qu'elle avait passé des années en asile psychiatrique et qu'on lui avait retiré la garde de son enfant. Il m'a alors demandé de la retrouver. Et j'ai promis. Sans illusion. Mais j'ai promis. Et c'est bien par elle que tout a commencé. » Quatrième de couverture mais aussi fin du premier chapitre.

Pour les amateurs des romans d’Yves Ravey ( « Bambi ba »r, « Cutter », « Enlèvement avec rançon », « Un notaire peu ordinaire » pour ne citer que les derniers très mâtinés romans noirs auxquels je rajouterai à titre personnel « Dieu est un steward de bonne composition » (Théâtre) et enfin « Le drap » qui m’a fait connaître l‘auteur en 2003) cette simple annonce réveille une envie paradoxalement éloignée des lectures tranquilles près d’une flambée. Pour les novices d’Yves Ravey je dois ajouter, comme je l’ai déjà dit à propos « du Notaire…peu ordinaire » que le monde de Ravey était proche de celui de Claude Chabrol ou de Patricia Highsmith. En parlant de ce dernier roman la critique a évoqué une filiation avec Simenon d’où mon plaisir à vous recommander cette lecture… peu ordinaire.

Sud de Paris : Savigny sur Orge, entre Chilly Mazarin, Palaiseau, Grigny, Villeneuve St Georges (dans le département de l’Essonne) à deux pas de la Seine et de l’Usine Rhône Poulenc, boulevard Edouard Jeanneney ; c’est là que se situe le Motel où arrivent Mathilde et William dans la Nissan Sunny. Une valise un sac de voyage dans le coffre, quarante-huit heures à passer dans cette ville pour un seul but : permettre à Mathilde de revoir quelques heures son fils Roméo chez sa famille d’adoption. C’est une promesse faite par William à Mathilde après l’avoir retrouvée hôtesse dans un bar après sa sortie d’un hôpital psychiatrique, suite aussi de la première promesse à son père sur son lit de mort. Compliqué ? Non !

La suite est un roman noir à la première personne signé William Bonnet (être pas très clair) qui dès la fin de la page 35, où l’on ne se situe plus très bien (peut être par l’amoncellement de détails), vous ouvre la voie vers un nouveau chapitre page 39. Et là ; et là c’est un toboggan de plaisirs…. du roman noir avec une multitude de personnages, des faits, des gestes des images écrites : le gendarme à la chevelure blonde dont il ne faut retenir que ce détail, des personnages qu’avec des prénoms ou des grades et des personnages qu’avec Monsieur …, signe de reconnaissance de la hiérarchie, d’un passé récent ;une scène très longue de rencontre entre Sheila et William autour d’une table de bar, presque au ralenti, et qui pourrait inspirer Lelouch. Et je ne vous ai pas parlé de cet appartement à la lumière tamisée de la rue Pierre Brossolette où vivent Sheila, Roméo et …

A quelques kilomètres de Paris nous sommes bien dans cette nouvelle province résidentielle avec sa Gendarmerie désormais rajeunie de recrues émérites qui veillent au grain derrière leurs ancêtres et qui n’en finissent pas de poser des questions, d’imaginer des idées ; parfois juste les bonnes, des fois juste l’essentielle… ou pas…et qui .regardent trop les séries américaines.

La suite… juste à la dernière page.

Vrai j’ai lu et relu à toute vitesse pour me dire que je l’avais bien lu et vous passer le relais