Les derniers jours du Condor
Auteur : François
Perdu dans sa folie, Vin, disons Condor, cet ancien agent secret, n’est même plus l’ombre de lui-même. Il tourne en rond dans les arcanes de son cerveau, démoli, ralenti. Passé oublié, anéanti, présent tortueux, douloureux, et sous surveillance de deux agents de la CIA
. Ils passent chez Vin, s’assurent de la bonne prise de médicament et que surtout tout, tout est sous contrôle. Ils n’y a malheureusement que 2 sortes d’agents qui pratiquent ce job : ceux qui ont merdé et ceux qui s’en foutent. Peter, le premier, est retrouvé assassiné dans l’appartement de Condor. Ce dernier, pas si fou que cela, comprend rapidement que sa seule issue est la fuite. Il se cache, car tous les indices l’accablent. Le second agent, Fay, est désignée par ses supérieurs pour traquer le fuyard. Fay part seule dans une Washington, où chaque endroit parcouru est l’occasion pour l’auteur d’évoquer les événements tragiques du contre-espionnage américain, passant du Watergate et de l’assassinat de Martin Luther King, aux attentats plus récents contre l’Amérique et plus particulièrement contre le Pentagone.
Durant cette fuite improbable, qui verra progressivement Vin retrouver les facultés de son cerveau désormais sevré de médicaments, les espions échafaudent un plan aussi fou qu’eux. N’est-ce pas l’amour recherché et trouvé au bout de cette escapade qui sera salutaire à Condor ? Qui sait ? Cependant James Grady connait la musique, son roman en est parsemé. Ses héros trébuchent, vacillent, pleurent, et surtout aiment le cinéma d’auteur, Paris et la littérature, ce qui rend sympathique ces deux barbouzes handicapés par leur passé. James Grady a osé. Il a enfin osé redonner vie à son Condor, qui a fait sa gloire il y a plus de 40 ans. Ce personnage par qui il a été, tout jeune écrivain, complètement débordé, fait aujourd’hui le plus grand bonheur des lecteurs.