Sep
08

Moonlight Mile - Dennis Lehane


Auteur : François

Moonlight Mile - Dennis Lehane

Les affaires des deux privés contemporains les plus crédibles du polar américain ne sont pas bien florissantes. Patrick Kenzie et Angelina Gennaro ont raccrochés les crampons. Dans une Amérique rattrapée par la crise des subprimes, Kenzie essaye désespérément de transformer son emploi précaire en CDI. Quant à Angie, elle jongle entre la reprise de ses études et l'éducation de leur fille Gabby. Les temps sont durs. Dans ce contexte déprimant, au bout d'un couloir du métro bostonnien Patrick reconnaît le visage fatigué de Béatrice McCready. « Des années plus tôt – une éternité, me semblait-il -, sa fille avait été kidnappée. Je l'avais retrouvée et ramenée dans le foyer qu'elle partageait alors avec sa mère Helene, la belle-soeur de Béatrice, dont je savais pourtant que l'instinct maternel n'était pas le fort. »

Amanda a de nouveau disparu. Sa tante Béatrice est de nouveau la seule à s'inquiéter. Elle joue sur le talon d'Achille de Kenzie, qui culpabilise atrocement de l'issue de l'ancienne affaire, où Amanda avait été retirée d'un foyer aimant. Le couple de détectives repart alors à recherche de la jeune fille. Mais cette quette n'est pas sans dangers.

L'histoire est simple et l'intrigue ne casse pas des briques. Agrandir la famille de Kenzie avec cet enfant Gabby conduit à des scènes un peu niaises. Cependant c'est toujours un plaisir de retrouver ce duo d'enquêteurs. Le talent de Lehane c'est de faire avec des ingrédients tout simples un plat qui se déguste avec ravissement. Il y a toujours autant de percussion dans les dialogues et le rythme de ses histoires. L'auteur a l'art de jouer avec ses personnages et il sait les malmener, en opposant naturellement les origines italiennes et irlandaises de ses deux protagonistes fétiches : « D'accord, j'arrête, a-t-elle dit. J'aimerai juste qu'on n'oublie pas, ni toi ni moi, pourquoi on a laissé tomber les affaires glauques : pas seulement parce que tu t'es fait tirer dessus, mais parce qu'on était accroc. On aimait ça Patrick ; on aime toujours ça. »